Rencontre avec Jeanne-Marie Fauvet, Directeur associé chez BNP Paribas Real Estate
1/ Merci de vous présenter ainsi que votre activité et les spécificités de BNP Paribas Real Estate
Je suis Jeanne-Marie Fauvet, Directrice d’agence de BNP Paribas Real Estate, pour la partie transaction. Nous sommes numéro 1 des Alpes-Maritimes au niveau tertiaire en 2022. Nous sommes présents dans les Alpes-Maritimes depuis plus de 40 ans et nous sommes spécialisés en l’immobilier d’entreprise et nous proposons la commercialisation de bureaux, de locaux d’activités (entrepôts, commerces…) et de l’investissement.
Nous faisons partie d’une branche de 6 métiers au niveau de la transaction : la promotion, la transaction, l’expertise, Investment management, property management et le conseil.
2/ Quelles ont été les grandes évolutions du secteur de l’immobilier tertiaire en région ces 5 dernières années ?
Déjà, nous pouvons dire que le marché ne s’est jamais aussi bien porté depuis ces 5 dernières années, principalement en région. Nous sommes même passés devant l’Île-de-France, en termes de volume placé. C’est un fait marquant depuis deux ans. Je parle évidemment des 5 dernières années, hors 2020 qui est une année particulière.
Sinon, en 2020, nous avons eu le COVID, cela fait partie de ce qui s’est passée chronologiquement. En 2022, nous avons eu la crise énergétique dont on va avoir les répercussions plutôt à partir de cette année. Enfin, il y a eu la mise en place petit à petit du décret tertiaire qui fait partie effectivement des réflexions des projets immobiliers.
À Nice, nous avons eu une année record en 2022 avec 78 000m2 de surface placée. Nous pouvons également parler d’un taux de vacance assez faible de 3,8%.
3/ Les besoins des entrepreneurs en recherche de locaux évoluent-ils ?
Oui, et particulièrement depuis ces 5 dernières années. Il y a eu une véritable remise en question. Les utilisateurs sont de plus en plus exigeants. Ils ne regardent plus forcément que l’emplacement ou le prix du loyer, ce ne sont plus les priorités. Aujourd’hui, ils remettent les utilisateurs, donc les salariés, au cœur de leurs préoccupations. Évidemment, avec la mise en place du télétravail, qui a fait évoluer les mœurs. Il y a aussi, la question de la flexibilité des locaux qui prend de plus en plus d’importance dans les recherches. Il y a aussi de plus en plus d’espaces partagés qui sont travaillés et beaucoup de services qui sont attendus de la part des entrepreneurs.
Il y a une recherche de plus en plus poussée sur les exploitations de bâtiments photovoltaïques, de réemploi de matériaux et de bâtiment bas-carbone.
4/ Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs pour choisir leurs locaux ?
Il faut d’abord bien choisir son agent pour être bien accompagné. Il faut choisir un agent avec un domaine d’expertise assez pointu. Cela permet d’avoir une bonne analyse du marché. Il faut bien choisir son propriétaire également, car je pense que c’est une collaboration sur du long terme, donc c’est important.
Il faut aussi bien définir son cahier des charges, c’est vraiment la base. Cela permettra d’identifier le meilleur bien adapté. Aujourd’hui, je conseille, par rapport à tout ce qui est décret tertiaire, de regarder des bâtiments qui sont plus écoresponsables avec des performances énergétiques plus poussées et voir tout ce qui est mis en place (bornes de recharge électriques par exemple). C’est un vrai sujet aujourd’hui pour les entreprises.
Enfin, peut-être arrêter de penser que le neuf est cher parce qu’aujourd’hui sur du neuf, nous avons des coûts beaucoup plus maîtrisés avec des garanties décennales donc pas forcément pour débourser des coûts supplémentaires. Nous avons des charges beaucoup plus maîtrisées également, nous avons aussi des leviers de négociations qui sont souvent aussi plus confortables que sur de la seconde main. Le neuf est donc pas forcément ce qu’il y a de plus cher.