Rencontre avec François Moison, Président de VALIMMO REIM.
1) L’utilisation du RIB est-il cantonné aux seuls usages des immeubles de bureaux ?
La notion de réseau intérieur de bâtiment est cantonnée à l’affectation « bureaux ». Cependant, elle doit s’étendre à d’autres affectations afin d’offrir au tissu économique la même performance, tant en termes d’efficacité énergétique (kWh consommé) que sur le plan économique.
Nous avons constaté, lors de la crise énergétique de 2022-2023 liée à la crise inflationniste, l’importance de préserver le tissu économique français des fluctuations des prix de l’énergie, elles-mêmes influencées par le marché économique européen.
2) Étendre l’autoconsommation simple avec un RIB à tous les bâtiments commerciaux est-il impossible en France ?
Oui, il existe aujourd’hui un frein : le cadre législatif qui cantonne la notion de réseau intérieur de bâtiment à la distribution électrique pour les affectations tertiaires. Pourtant, nous pourrions déployer des centrales photovoltaïques sur des ensembles de commerces (retail) avec un seul point de livraison électrique, permettant ainsi aux locataires, commerçants et artisans de bénéficier de la performance énergétique des centrales en autoconsommation simple, ainsi que du point unique de livraison électrique.
C’est un enjeu stratégique que nous partageons avec de nombreux opérateurs. Cet enjeu a été porté à l’attention de notre représentation nationale, de nos élus, et aujourd’hui, il est crucial de lever cette barrière sans qu’elle ne devienne un obstacle au déploiement du réseau et à l’équité d’accès à celui-ci. Il faut trouver des solutions économiques et juridiques qui préservent le pacte républicain d’accès au réseau, tout en offrant au tissu économique la possibilité de se protéger des grandes fluctuations du prix du kilowattheure, que ce soit dans un contexte d’hyperinflation ou en période de crise énergétique, comme celle liée au conflit en Ukraine.
3) Comment lever ces freins ? Il est nécessaire de mobiliser notre tissu économique.
Les premiers consommateurs sont les entreprises, c’est donc la première mobilisation à engager. La deuxième concerne la compréhension, par nos élus, des enjeux. VALIMMO REIM, à travers son travail de rencontres avec la représentation nationale, a pu communiquer sur l’importance de cette évolution législative qui, à terme, doit s’imposer pour sécuriser notre tissu d’entreprises.
Le troisième volet est que d’autres pays européens sont bien plus ouverts à cette notion de RIB et doivent nous servir de benchmark. La péninsule ibérique et l’Allemagne, par exemple, ont une perception et une mise en œuvre du réseau intérieur des bâtiments, et donc de l’autoconsommation, qui sont aujourd’hui beaucoup plus ouvertes et simples que celles de notre cadre législatif, encore bien trop complexes à appliquer.